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Une année pour découvrir le pays des kiwis

08 Oct

LA VIE EN VAN III : CONDUIRE EN NOUVELLE-ZELANDE

Publié par Lulu & Yo

Conduire en Nouvelle-Zélande c’est tout d’abord conduire à gauche, mais c’est aussi se familiariser avec de nouveaux panneaux rigolos, côtoyer des engins plutôt sympathiques voire carrément sortis d’ailleurs, découvrir la population locale sous un autre angle… Bref, conduire en Nouvelle-Zélande c’est une expérience incontournable, surtout lorsque maison et voiture ne font qu’une.

LA VIE EN VAN III : CONDUIRE EN NOUVELLE-ZELANDE

- Rouler à gauche -

En matière de sens de circulation automobile, la Nouvelle-Zélande a opté pour la gauche. Autrement dit, tout comme nos voisins du Royaume-Uni, ils roulent du mauvais côté ! On le voit venir gros comme une maison, vous vous dites : « En fin de compte, c’est peut-être nous qui roulons du mauvais côté ?! » (Si cela vous a traversé l’esprit nous nous interrogeons : Où est passé votre chauvinisme ???)

Avez-vous souvent vu par chez nous des panneaux indiquant « gardez votre droite » ? Lisez-vous souvent cette inscription peinturlurée sur la chaussée ? Découvrez-vous ces mots de mise en garde « regardez à gauche » inscrits par terre, à vos pieds, lorsque vous vous apprêtez à traverser au passage piéton ? Non ?!

CQFD. Ils roulent du mauvais côté !

Quoi qu’il en soit conduire à gauche ne s’avère pas si compliqué. C’est même un jeu d’enfants! Au début, on appréhende un peu, on se demande comment ça va être. Et puis lorsque l’on se retrouve derrière le volant, c’est parti. A deux c’est plus facile : on fait attention ensemble, on se met en garde l’un l’autre, on se fait un petit rappel le matin avant de démarrer et finalement ça vient assez facilement. Une fois que le pli est pris, ça roule ! Même les ronds-points tant redoutés se traversent les doigts dans le nez ! (C’est une image, une expression ! on n’oublie pas de garder les mains sur le volant, surtout dans un giratoire !)

Il y a une petite chose un peu plus difficile à modifier : les habitudes. Oui en effet, nous sommes d’accord, rouler sur la voie de droite est une habitude ancrée en nous depuis quelques temps maintenant, mais lorsqu’un gros camion se dirige sur nous à pleine vitesse, on a tendance à se souvenir très rapidement qu’ici on roule sur l’autre droite ! Quels autres automatismes alors ? Machinalement, on a tendance à se diriger vers la portière de gauche pour s’installer au volant mais manque de bol, il est de l’autre côté de la voiture ! Eh oui, qui dit rouler à gauche dit volant à droite (on vous voit vous gratter la tête !). Les commandes aussi sont inversées, alors il n’est pas rare de déclencher les essuie-glaces au lieu de mettre son clignotant… C’est un peu moins pratique pour signaler un changement de direction. On vous imagine très bien en ce moment même cher lecteur, les mains de part et d’autre de votre écran d’ordinateur, mimant vos gestes comme si vous étiez au volant, les yeux à demi clos, le front plissé (attention les rides !), vous demandant « merdoume, ils sont où mes clignos ?? » ! ^^

- Les néo-zélandais au volant -

En parlant du gros camion qui arrive à pleine vitesse, eh bien ce n’est pas du tout une façon de parler. Ici le routier ne déconne pas, il y envoie ! Ce n’est pas en Nouvelle-Zélande que vous verrez des files de voitures s’amasser derrière le laitier, parce qu’il roule aussi vite. Non, ici le gêneur ce n’est pas le camionneur, c’est le conducteur du van peint en bleu avec des totems partout ! Ce conducteur qui roule à 80km/h au lieu de 100 parce que son engin n’est pas un bolide rapide avec un gros moteur, parce qu’il économise son carburant et parce qu’il a le temps tout simplement ! Il n’est pas rare, il nous arrive même très fréquemment, de nous ranger sur le bas-côté pour laisser passer la longue file de voitures qui s’est formée derrière nous après quelques des kilomètres. « Dis pas merci surtout gros naze ! »

Les kiwis sont gentils, serviables, aimables, toujours prêts à donner un coup de main. Il n’est pas rare de croiser dans la rue des gens qui vont s’arrêter et vous faire un petit brin de cosette, ou tout simplement vous adresser un grand sourire accompagné d’un « bonjour » chaleureux. Dans les magasins, après vous avoir gentiment salué, la caissière va vous poser cette sympathique question « comment allez-vous aujourd’hui ? ». C’est assez surprenant au début, mais c’est tellement agréable. Bref, nous avons atterri au pays des Bisounours ! Mais attention lorsqu’il se retrouve derrière son volant, le néo-zélandais se métamorphose. Tel Clark Kent perdant tous ses pouvoirs au contact de la Kryptonite, ou comme le physicien Bruce Banner se changeant en mastodonte tout vert lorsqu’il se met en pétard, le local aux commandes de son véhicule se transforme en : gros con ! Klaxon, doigt d’honneur, insultes en tout genre…, tout est bon pour se défouler. Dans ces moments, il n’est pas rare que le conducteur du van peint en bleu avec des totems partout, lève le pied. Inconsciemment bien sûr ! Pas de violence Mister Hyde, ce sont les vacances !

Lorsque l’on circule en ville en tant que piéton ou cycliste, mieux vaut être prudent. D’ailleurs ici, le casque est obligatoire quand on se déplace en vélo. Il faut faire très attention en traversant et ne pas trop s’attarder sur le passage piéton même lorsque le bonhomme est encore vert. Cependant, s’il n’y a pas de feux mais un passage piéton matérialisé sur la chaussée (seul cas de figure pour lequel s’applique cette phrase), les véhicules s’arrêtent presque automatiquement pour vous laisser traverser, quitte à piler. Ils ne font pas dans la demi-mesure ! Malgré tout, on sent que les piétons ne sont pas prioritaires.

Il y en a d’autres qui ne sont pas prioritaires : les animaux. Vous ne pouvez même pas imaginer le nombre de bestioles écrabouillées que l’on « croise » sur la route. Oiseaux, hérissons, lapins, etc… tout y passe. A croire que lorsqu’il voit quelque chose traverser la chaussée, le conducteur néo-Z se dit « je vais t’avoir toi », en appuyant de toutes ses forces sur l’accélérateur ! Le fameux opossum, cette mimi petite bête détestée des néo-zélandais, est lui aussi une cible privilégiée des automobilistes. Nous le croisons souvent sur la route, enfin ses entrailles surtout ! Certains ont de la chance, nous pilons pour ne pas les écrabouiller. Heureusement qu’ils tombent sur nous, avec les locaux ils seraient déjà transformés en pâté !

LA VIE EN VAN III : CONDUIRE EN NOUVELLE-ZELANDE

- Ça change de chez nous -

La vitesse sur les routes nationales néo-zélandaises est limitée à 100km/h. Avec nos 80km/h de moyenne on est à l’abri des amendes normalement !

Les feux tricolores ont les même couleurs que les nôtres, mais pour ne pas les manquer les néo-zélandais en placent un avant et un après l’intersection. Ils mettent le paquet, difficile de faire avaler à l’agent de police qu’on ne l’a pas vu !

Paradoxalement, ils ont aussi des côtés radins.

Il y a peu de panneaux directionnels en amont des intersections, ils sont souvent positionner au niveau même du carrefour. Il ne faut pas les rater mais on a vite fait de les dépasser sans s’en rendre compte !

Ils économisent aussi sur les ponts. La plupart du temps, en pleine campagne notamment (soit 98% de l’île sud !!) il n’y a qu’une seule voie par pont, on est prioritaire ou on laisse passer…

De nombreuses routes secondaires sont des « gravel roads », elles ne sont pas bitumées. Ça secoue pas mal et il ne faut pas être pressé mais avec de la patience on arrive à bon port. Par contre, lorsqu’elles sont indiquées pour les 4x4 seulement, il vaut mieux ne pas s’y aventurer, notre Moby est une super machine mais il n’est pas tout terrain.

L’âge légal de conduite en Nouvelle-Zélande est fixé à 15ans. En effet, un jeune peut prendre le volant tant qu’il est accompagné d’un adulte titulaire du permis définitif, un peu comme la conduite accompagnée chez nous. Dès 17ans, il peut passer l’examen qui lui permettra d’obtenir son permis, examen dispensé par un instructeur de l’Etat. Pas d’auto-école donc. Cela explique peut-être l’attitude des néo-Z au volant ?

- Le parc automobile -

LA VIE EN VAN III : CONDUIRE EN NOUVELLE-ZELANDE

Quoi qu’il en soit, les kiwis ont du goût en matière de véhicules. Nous avons croisé beaucoup de 4x4, pratiques pour circuler sur les exploitations agricoles, ou pour emprunter les fameuses « gravel roads » sans se poser trop de question. On se sent parfois transporté dans un film hollywoodien avec tous ces pick-up en mode Walker Texas Ranger. Ce sentiment est exacerbé par les vieilles et magnifiques voitures américaines que nous croisons souvent : Cadillac, Chevrolet, Pontiac, Ford en tout genre et bien sûr, la fameuse Mustang qui nous plait tant. Le régal des yeux et des oreilles.

LA VIE EN VAN III : CONDUIRE EN NOUVELLE-ZELANDE
LA VIE EN VAN III : CONDUIRE EN NOUVELLE-ZELANDE
LA VIE EN VAN III : CONDUIRE EN NOUVELLE-ZELANDE

Les véhicules de location sont nombreux eux aussi, notamment en été : voiture avec tente sur le toit, vans, caravanes, campervans… De nombreux touristes optent pour ce mode de vie idéal pour découvrir ce pays. On loue ou on achète suivant la durée du séjour et le budget, et c’est parti. De nombreux locaux se laissent aussi tenter par la vie nomade. Contrairement à nous, ils jouent dans la cour des grands puisqu’ils aménagent carrément des bus, qu’ils transforment en véritables maisons roulantes. Tout le confort possible et imaginable dans 20m² : douche, toilettes, grand lit, cuisine, salon et parfois même une remorque à l’arrière, leur permettant de transporter un second véhicule pratique pour les petits déplacements.

Du grand art !

LA VIE EN VAN III : CONDUIRE EN NOUVELLE-ZELANDE

D’autres voyageurs, au budget plus modeste ou à l’esprit peut-être plus aventurier, se laissent tenter par l’autostop. C’est une pratique très courante ici, et les « pousse en l’air » n’ont pas de mal à trouver à se faire véhiculer. Nous avons-nous même eu l’occasion d’accueillir des passagers dans notre Moby. C’est sympathique. On rencontre des gens le temps d’un trajet plus ou moins long, on discute un peu, on échange avec des inconnus qui sortent de notre vie aussi vite qu’ils y sont rentrés, mais on a partagé quelque chose, c’est ça qui est chouette.

En ce qui nous concerne, nous sommes contents d’avoir choisi l’option : achat d’un van nous permettant de voyager et de vivre dedans. Nous avons acquis notre Moby au début de l’été, les prix sont alors dans la pente montante, mais comme nous repartons à la même époque, nous comptons bien le revendre à un bon prix. En automne et en hiver, les prix sont complétement cassés, et les vendeurs ont beaucoup de mal à trouver preneur, il semble donc que nous ayons fait un choix assez judicieux.

- Avoir un véhicule -

L’essence représente une part importante de notre budget hebdomadaire. Même si elle est moins chère qu’en France (environ 1,25€/L pour le sans plomb), nous essayons de rouler le plus économiquement possible.

Côté assurance, il n’est pas obligatoire d’en avoir une ici. En cas de contrôle de police, aucun document ne nous sera demandé. Il est cependant plus prudent de souscrire, ne serait-ce qu’en cas d’accrochage avec une de ces belles voitures que nous croisons tous les jours…

Formalités administratives et conformité technique des véhicules en circulation en Nouvelle-Zélande :

  • La « Registration » : c’est l’enregistrement du véhicule. On se rend au bureau de poste pour la remettre à jour en remplissant le formulaire, en choisissant la durée de validité (3, 6, 9, 12mois) et en s’acquittant du montant correspondant à la durée bien sûr (environ $450 pour l’année soit 260€). La législation change et les tarifs ont baissé à partir du 1er juillet 2015, belle surprise !
  • Le « Warranty Of Fitness » ou WOF : il s’agit du contrôle technique néo-zélandais. On se présente dans un centre agréé, les mécanos inspectent le véhicule (freins, pneus, direction, feux, ceintures de sécurité, klaxon, carrosserie, structure, etc…). Après 10min de vérifications et un petit billet de $45 en moyenne plus tard, le verdict tombe. Si tout est bon : l’agent signe le papier, colle un autocollant de validité sur le pare-brise, nous salue et c’est fini. S’il y a un pépin : nous devons nous débrouiller pour faire les réparations nécessaires, puis revenir au centre afin qu’il nous valide le WOF. Cette formalité réserve parfois de bien mauvaises surprises. En effet, alors que nous croyions notre Moby en pleine forme, nous nous sommes vus refuser le WOF, et avons dû laisser notre Moby entre les mains d’un garagiste bodybuildé pendant 2jours, afin qu’il le débarrasse de la rouille qui s’était formée sur sa carrosserie. Nous l’avons retrouvé après nous être acquitté de la coquette somme de $380… Les imprévus portent bien leur nom. Enfin, il fallait en passer par là. Maintenant le 3ème homme de la bande est comme neuf, et prêt à reprendre la route pour de nouvelles aventures.

Cette année de road trip en Nouvelle-Zélande va nous amener à faire de nombreux kilomètres. Comme nous aimons rouler tous les deux, on passe chacun notre tour derrière le volant. Un jour toi, un jour moi.

LA VIE EN VAN III : CONDUIRE EN NOUVELLE-ZELANDE

Outre les paysages, les habitudes de conduite des locaux ou encore la flore et la faune néo-Z (en plus ou moins bon état), rouler nous permet de croiser tout plein de choses rigolotes et nouvelles, comme les panneaux de signalisation inattendus ; ou encore les boîtes aux lettres amusantes qui doivent égayées les tournées du facteur.

LA VIE EN VAN III : CONDUIRE EN NOUVELLE-ZELANDE
LA VIE EN VAN III : CONDUIRE EN NOUVELLE-ZELANDE

Promis nous sommes prudents jusque au bout, on vous retrouve vite et surtout on n’oublie pas de rouler à gauche !

Lulu & Yo

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