DE BIEN BELLES RENCONTRES

Nous voici au pied du mont Taranaki, situé sur la côte ouest de l’île nord.

La première journée étant un peu grise, nous en profitons pour refaire une petite beauté à notre Moby. Nettoyage et peinturlurage sont au programme. Cette fois-ci, on fait les choses bien et on prépare un pochoir pour que son nom soit enfin écrit correctement. Eh non, nous ne sommes pas les artistes que nous pensions être, le graff ce n’est pas notre fort…

Comme ça c’est mieux non ?!

A l’aube du second jour, nous nous réveillons aux aurores (nous sommes dimanche et il est 6h, il faudrait qu’on lève le pied ou vous allez croire qu’un sorcier maori nous a marabouté !). Nous comptons bien avoir la chance de voir le mont Taranaki, la météo annonce une belle journée et au réveil le ciel est découvert, alors on ne traine pas et on file à sa rencontre. Superbe. Avec son sommet presque parfait encore enneigé, ce monsieur est grandiose.

Une belle marche nous permet de le contourner sur quelques kilomètres. Les paysages et la forêt que nous traversons sont magnifiques (pour changer !). Encore une fois nous en prenons plein les mirettes.

Aux pieds du mont Taranaki s’étend une immense mer de nuages, et dans le lointain nous apercevons les volcans Tongariro, Ngauruhoe et Ruapehu ! C’est une sensation vraiment étrange, ils sont si loin et pourtant si proches. Et puis nous prévoyons d’y être dans quelques jours alors c’est tout simplement géant !

Nous reprenons la route, de jolies images plein la tête. Notre programme initial était de nous rendre directement au lac Taupo, mais un petit changement nous impose un détour (de ceux qui valent le coup !). Nous repoussons notre arrivée dans la région du Tongariro pour passer par Hamilton où nous avons rendez-vous.

En attendant ce rencard, nous profitons d’être en ville pour régler deux, trois petites choses. Tout d’abord, nous faisons faire une petite vidange à notre Moby pour qu’il soit au top pour nos derniers kilomètres ensemble. Puis, on règle la question de « tax refund ». L’état reverse aux travailleurs étrangers comme nous une partie des taxes qui ont été prélevées sur leur salaire. Bien sûr la somme n’est pas astronomique, mais ça fait toujours plaisir ! Pour finir, nous trouvons un camping où nous installer pour la nuit et prenons une bonne douche chaude et salvatrice. La dernière commençait à dater (6jours) et ça devenait vraiment intenable dans le van… Bien sûr que c’est une blague !! Ça faisait à peine trois jours !

Nous voici à la gare routière pour accueillir Agathe et Fabian. Quel plaisir de les retrouver.

Agathe était mon PiouPiou lors de notre dernière saison à l’ASP. Nous avions partagé beaucoup au cours de ces deux mois : les humeurs des agriculteurs, les pique-niques, les longues journées/soirées rédaction, les trajets à discuter de nos projets respectifs, etc… Pour sûr, les contrôles agricoles ça rapproche.

Une année plus tard, les voici qui débarquent à leur tour en terre néo-zélandaise. Les amoureux vont rester ici pour 6mois environ. Nous nous sentons comme replongés dans les émotions, les sentiments, les sensations que nous avions eu à notre arrivée ici il y a près de onze mois. Nous revivons le commencement de notre aventure en écoutant leur récit, leurs aventures, leurs inquiétudes, leurs questionnements… Quelle sensation étrange, tellement agréable. Agréable oui, car un an après nous nous retournons pour voir le chemin que nous avons parcouru et nous sommes heureux de constater que nous avons réussi notre pari osé et vécu une expérience formidable.

Après une boisson chaude en terrasse, nous avons le plaisir de leur présenter notre Moby en vrai de vrai. Ils veulent acheter un van qu’ils aménageront eux-mêmes, peut-être trouveront ils ainsi quelques idées. Nous sommes toujours ravis de faire visiter ce van dont nous sommes tellement contents et fiers.

L’heure du repas approchant à grands pas, nous nous rendons à la « food court » (= hall de restauration) de la ville. On y trouve de nombreux restaurants et fast food différents, il y en a pour tous les goûts. Une fois le choix fait, nous nous retrouvons pour la dégustation. Pour les filles aujourd’hui c’est sushi, Fabian se laisse tenter par un petit Mc Do et pour Yo ce sera une assiette de nourriture thaï. Bonne ap’ !

Les discussions vont bon train et nous sommes bien heureux de partager ce moment tous ensembles.

Cet après-midi, nous partons à la découverte des Hamilton Gardens. Nous cheminons tranquillement dans cet endroit calme et apaisant, nous flânons tout en continuant de bavarder et parcourons les différents jardins : japonais, chinois, italien, indien, britannique, maori, tropical, etc… Ils sont tous très bien aménagés et nous procurent un sentiment de sérénité vraiment agréable.

Il est déjà l’heure de se dire au revoir, que le temps passe vite. Nous nous quittons bien heureux, ravis de cette belle journée passée ensemble. Nous nous disons à dans un an. On se retrouvera en France pour revivre avec vous, et à travers votre récit, nos belles aventures néo-zélandaises.

Salut les PiouPious ! Nous vous passons le relais et vous souhaitons une belle aventure chez les kiwis.

Une grosse pensée à tous nos collègues et amis ASPiens. On vous embrasse bien fort depuis notre superbe bout du monde !

Cette fois-ci c’est la bonne, nous prenons la direction du Parc National du Tongariro.

La météo annonce un très beau week-end dans la région volcanique alors ni une ni deux nous réservons notre hutte, nous bouclons nos sacs, nous enfilons nos chaussures de marche et nous attaquons à belles enjambées le Tongariro Northern Circuit. Nous comptons bien inscrire une autre Great Walk à notre actif.

Jour 1 – 21,8km ; 7h

Le ciel est un peu nuageux par endroit mais le beau temps et le soleil sont au rendez-vous et nous ne tardons pas à nous défaire de nos manteaux et bonnets.

La première partie de la journée se déroule dans une plaine vallonnée et aride, recouverte d’herbes sèches aux couleurs ocres, dorées et argentées. A notre droite, on découvre le mont Ruapehu, le plus grand volcan du parc (2797m d’alt). Il est majestueux. A notre gauche, se dessine le mont Ngauruhoe (2291m d’alt), aussi connu sous le nom de mont Doom. En effet, c’est lui qui a servi de décor naturel à Peter Jackson pour sa fameuse Montagne du Destin. La randonnée que nous entamons va nous permettre d’en faire tout le tour. Ça promet d’être chouette !

Un premier détour de quelques minutes nous permet de découvrir les Taranaki Falls. La cascade est vraiment jolie, ça vaut le coup.

Une seconde bifurcation d’une petite heure nous amène jusqu’au Lower Tama Lake. Cette vision semble tellement irréelle. La couleur de l’eau est tout simplement hallucinante. Là encore, ça vaut le détour !

Le sol se fait de plus en plus sableux et grisonnant, le soleil cogne fort, l’eau de la rivière que nous longeons semble plus que fraiche. Une hutte se profile au loin, l’heure du repas a sonné !

Nous sommes accueillis par Sarah, la ranger qui occupe les lieux en ce moment. Elle nous invite à nous mettre à l’aise et à profiter. Nous nous installons en terrasse pour déguster ce pique-nique qui va nous permettre de reprendre des forces et poursuivre notre quête. Nous avons vue sur les deux volcans à la fois, c’est superbe. Et puis cette hutte est un véritable palace. Elle semble toute neuve, elle est équipée de récupérateurs d’eau de pluie et de panneaux solaires, et les marcheurs ont accès à l’eau chaude pour cuisiner, l’électricité le soir et même le gaz pour cuire leur nourriture ! Non, non, c’est bien trop pour nous, nous nous contenterons de l’eau du puit et du trou au fond du jardin ! Mais où est passé le caractère aventurier des marcheurs d’antan ?! On rigole !

Après le repas, nous attaquons la grimpette. La fraicheur de la forêt que nous traversons est plus que bienvenue. Au terme de cette première grande montée, nous débouchons sur une jolie plaine volcanique. Elle nous offre une vue superbe sur les deux monts. Il est temps de prendre quelques clichés et de remettre de la crème solaire, nos visages ont déjà commencé à rougir.

Nous arrivons à la hutte en fin d’après-midi. Nous rencontrons Bruce, le ranger en charge du camp. Il est de très bonne humeur, aime à répondre à toutes les questions, partager avec les marcheurs, ça fait plaisir. C’est avec beaucoup d’humour qu’il nous fait un petit rappel sur les consignes de sécurité et de la vie en communauté.

Après une petite toilette, nous nous installons pour savourer notre bol de Noodles. Puis sans tarder, nous rejoignons nos couchettes et ne tardons pas à sombrer. Nous sommes bien heureux de cette première journée. La mise jambe s’est faite en douceur, nous avons eu un bon rythme tout du long, et après une bonne nuit de sommeil, nous serons fin prêts pour une nouvelle et grosse journée de marche. La grande fenêtre située derrière nous, nous offre toute la nuit une vue imprenable sur le mont Doom, éclairé par la lune et le ciel étoilé entièrement dégagé. Sublime.

Jour 2 – 21,3km ; 7h

Au petit matin, les couleurs du lever du soleil offrent au mont une superbe teinte orangée. Il y a pire comme réveil.

La finale de rugby est terminée, les All Blacks sont une nouvelle fois Champions du monde. Ce doit être la fête dans tout le pays ! Bien sûr, nous aurions adoré assister à cette victoire, la partager avec les néo-zélandais, mais on ne peut pas tout avoir… Il faut faire des choix et vous comprendrez facilement, en voyant les photos, que nous sommes bien heureux d’avoir choisi le Tongariro et ses paysages époustouflants. En plus ça ne fait que commencer ! Et puis tout le monde sait que ce n’est pas la dernière coupe que ces Titans du rugby vont remporter !

Aujourd’hui plus que jamais, nous nous badigeonnons de crème, et c’est reparti ! Le soleil est au rendez-vous, aucun nuage à l’horizon, il fait très bon et les paysages s’annoncent magnifiques, nous sommes comblés.

Après quelques minutes de marche, nous voici traversant la plaine du Mordor. Nous restons sur nos gardes, mieux vaut éviter de se retrouver face à un vilain orque !

Commence alors la grimpette, et celle-ci, elle monte fort. Au sommet de cette belle côte, nous pouvons apercevoir les nuages de vapeurs libérées des entrailles de ce volcan en activité. Là encore, nous devons rester prudents. Par moment, on se croit à Rotorua. Le souffre offre au vent une petite senteur « œuf pourri » !

Arrivés en haut, nous tombons nez-à-nez avec un des lacs émeraude. Un petit bijou. Et la journée ne fait que commencer ! Les surprises et autres merveilles ne vont pas tarder à s’enchainer sur notre parcours.

Nous nous trouvons de nouveau dans une grande plaine désertique et recouverte de roche volcanique. La neige n’est plus très loin. Nous sommes encerclés par de magnifiques monts, saupoudrés de blanc. Envoutant.

A ce stade de la marche, un détour s’impose. Nous posons nos sacs à terre et partons à la rencontre du Blue Lake. Il est caché au sommet d’un des monts composant le cirque naturel dans lequel nous nous trouvons. La clarté et la couleur de ses eaux sont tout simplement hallucinantes. Nous sommes sans voix devant cette merveille. Superbe.

Depuis le lac, une très jolie vue s’offre à nous. Les fumerolles s’échappant du sol nous montrent le chemin que nous allons devoir gravir. « The Red Crater » (= le cratère rouge) nous laisse l’apercevoir pour la première fois. Le mont Ngauruhoe surveille de toute sa hauteur tout ce petit monde et, au loin, le mont Ruapehu semble insensible, emmitouflé dans son grand habit blanc.

Nous récupérons nos sacs et entamons la longue montée qui se dresse devant nous. Le sol est recouvert de sable volcanique, et ajouté au poids de nos paquetages, cela rend l’opération quelque peu éprouvante. Mais nous nous en sortons bien. Nous commençons à croiser les touristes du Tongariro Alpine Crossing, une randonnée d’une journée qui permet de découvrir cette petite cour des miracles. Alors que le flot s’intensifie à mesure que nous avançons, nous nous sentons chanceux d’être partis assez tôt ce matin et surtout bien contents de faire notre randonnée en sens inverse. Touristes !

Au fil de l’ascension, les autres lacs émeraude se dévoilent. Les couleurs semblent surnaturelles. Magique.

Quoi qu’il en soit, touristes ou pas touristes, une fois arrivé là-haut, la vue est simplement époustouflante. Le cirque protecteur, le Blue Lake fascinant, les lacs émeraude séduisants et au loin, le gigantesque lac Taupo. Et puis, la plaine du Mordor, le Red Crater béant, le mont Doom rappelant à tous sa supériorité et le mont Tongariro vêtu d’une belle neige blanche. Au loin, tout là-bas derrière la mer de nuages qui recouvre les plaines, on voit même se dessiner le mont Taranaki. Nous y étions quelques jours plus tôt. Quelle sensation. Quelle beauté. Les larmes montent aux yeux. Sublime.

Après avoir bien imprégné nos rétines de toutes ces splendeurs, nous amorçons la descente. Nous faisons une petite pause casse-croute et nous nous rendons bientôt compte que nous connaissons cet endroit. Méconnaissable. Au mois de juillet (voir art. « Les gaulois chez les kiwis »), nous avions parcouru avec les parents les premiers kilomètres du Tongariro Alpine Crossing. Nous avions rapidement été arrêtés par les rudes conditions climatiques hivernales. Avant de faire demi-tour, nous nous étions abrités derrière un rocher pour nous couper un peu du vent glacial. Nous n’imaginions pas à ce moment-là que nous étions au pied du géant.

Méconnaissable hey ?!

Après une nouvelle bonne descente, nous retrouvons la plaine et ne croisons alors plus aucun marcheur. Ahhh !

Nous laissons derrière nous les monts Tongariro et Doom qui sont bientôt recouverts de nuages.

Les trois dernières heures ne sont pas les plus évidentes. Nous cheminons dans une plaine avec peu de dénivelé mais très sèche, le soleil cogne fort et les grandes crevasses que nous croisons sur notre route ne facilitent pas notre avancée. Nous comprenons maintenant pourquoi ils annoncent cette partie de la randonnée entre 3 et 5h suivant les conditions météorologiques ! Et puis la fatigue commence à se faire sentir, l’envie d’arriver se fait de plus en plus pressante.

Nous passons la ligne d’arrivée fatigués mais surtout heureux et fiers. Pour se détendre un peu et se décrasser après ces deux jours de marche, nous nous offrons pour $5/pers une petite séance de douche et sauna dans un des hôtels du village. Ça fait un bien fou.

Ce soir nous sommes ravis. Le Tongariro Northern Circuit prend la tête de notre classement des plus belles randonnées. Elle est tout simplement immanquable. Nous ne revenons pas encore tout à fait de ces deux jours magnifiques. Les images et les sensations resteront. Fantastique.

Quelles belles rencontres, que de beaux moments. Nous poursuivons notre route, la tête encore un peu plus remplie de superbes images et de jolis souvenirs.

Lulu & Yo

Comments

[Serge et Suzon]

Souvenirs.....